Numéro
Radium (Paris)
Volume 8, Numéro 5, Mai 1911
Page(s) 181 - 186
DOI https://doi.org/10.1051/radium:0191100805018100
Radium (Paris) 8, 181-186 (1911)
DOI: 10.1051/radium:0191100805018100

Sur certains effets d'ionisation des gaz observés en présence de corps non radioactifs. Activité et luminescence du sulfate de quinine

M. de Broglie et L. Brizard


Résumé
1° La conductibilité de l'air en présence du sulfate de quinine en voie d'hydratation ou de déshydratation est bien due à des ions des deux signes. Ces ions sont du type petits ions à mobilité de 1 cm., dans un champ de 1 volt par cm. 2° Ils sont répartis en très grand nombre dans une couche extrêmement mince à la surface du sel. On peut considérer le fait comme établi particulièrement par les résultats obtenus en plaçant le sel à différentes distances au-dessous du champ. A partir de cette couche, ils peuvent ou diffuser simplement s'il n'y a pas de champ électrostatique, ou être extraits s'il y en a un. Cette répartition peut expliquer en partie au moins les difficultés de saturation. On sait, en effet, que si on place un composé uranique dans un condensateur à plateaux très écartés, la couche d'air ionisée est pratiquement limitée aux 5 centimètres qui avoisinent le sel, et pour des champs géométriques v/e égaux, la saturation est d'autant plus difficile que l'écartement des plateaux est plus grand. 3° La conductibilité croit très notablement lorsqu'on diminue la pression, surtout lorsqu'on arrive aux pressions de l'ordre de 1 cm. de mercure. Il s' agit là d'un effet direct du vide sur la production des ions, et non pas seulement d'un effet sur la vitesse d'hydratation. 4° On observe le phénomène de la saturation lorsqu'on place la substance en dehors du champ électrique, à l'encontre de ce qui se passe dans le champ même.